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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 18:48

A lire en écoutant : Fantastique, Les Denis Drolet (http://www.youtube.com/watch?v=nliLWKaH0lQ)

 

P1020889.JPGIl y a un monde entre un paquet de cookies bon marché et un aligot-saucisse. Je n'ai jamais rien écrit d'aussi idiot (encore que...), mais je trouve que cette affirmation traduit merveilleusement mon ressenti en cette heure de gloire, ce 18 février que je ne suis pas prêt d'oubier...

Il y a un an, j'ai cru voir un rêve s'effondrer. Perdu en Nouvelle-Zélande, assis par terre dans une laverie, je retenais quelques larmes en dévorant ces fameux cookies indigestes. Je venais de recevoir des nouvelles concernant ma demande d'immigration au Canada. Mauvaises. J'étais K.O. mais j'ai vite décidé de ne pas me pourrir le reste du voyage dans l'hémisphère Sud. J'ai continué de me débattre pour obtenir mon visa de résidence permanente (rappelez-vous...).

Je dois avouer que j'ai tout de même songé à quelques plans B depuis, anticipant un éventuel échec tant on m'a mis des troncs d'arbres dans les roues... Seulement ce midi, alors que je m'apprêtais à déguster un bon aligot-saucisse sur l'Aubrac, un appel de mes parents a stoppé le temps. Une lettre était arrivée ce matin avec des nouvelles de ma demande. Excellentes.

Me voilà titulaire d'un Certificat de sélection du Québec, près de deux ans après l'envoi de mon dossier. Il reste bien sûr quelques paparesses à remplir au niveau du gouvernement du Canada, qui vont prendre quelques mois. Mais les chances de me voir débarquer à Trudeau, l'aéroport de Montréal, avant la fin de l'année, ont considérablement augmenté.

Les portes vers l'Alaska, le Yukon, l'Ouest américain (et d'un bistrot de Los Angeles...) seront alors grandes ouvertes et l'aventure pourra enfin recommencer !


La citation du jour : "Je reviens à Montréal
Le coeur emballé de courage
Je serais rentrée à la nage
Si je n'avais pas eu tant de bagages
Je reviens à Montréal
Portée par un héritage
Enfin je suis un peu plus sage
Il était temps, à mon âge...!
 "

Ariane Moffatt, Montréal

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 18:23

A lire en écoutant : Coyotes, Don Edwards (http://www.youtube.com/watch?v=BPl6-dbIkiU)

 

msla-sign-big.jpgMissoula, ça vous dit quelque chose ? Probablement que non. Et pour cause, ce bled des Etats-Unis compte environ le même nombre d'administrés que Vannes, en Bretagne. Autant dire que des villes de cette taille aux USA, il doit y en avoir des centaines... Et en plus, comme la plupart des villes du pays, il paraît que c'est moche. Pourtant, Missoula est une ville légendaire. Située dans le Montana, au Nord-Ouest du pays, elle réunit en effet depuis quelques décennies un réservoir d'écrivains unique au monde...

Il y a bientôt un an, je m'envolais pour le bout du monde. Pendant six mois j'ai vagabondé au milieu de centaines de paysages différents, découvrant un nouvel horizon chaque jour, ou presque. Les six mois suivants, je viens de les passer en France, entre l'Aveyron et le Tarn-et-Garonne, avec quelques passages en Gironde, dans le Gers et bien sûr dans mes chers Monts du Lyonnais. Je me suis pas mal baladé (la Twingo que me prête gracieusement ma mère peut d'ailleurs en témoigner), mais tout cela n'a évidemment pas la saveur de la découverte d'un nouveau continent. L'Abbaye de Moissac à beau être classée Monument Historique, et réjouir les pélerins, on s'en lasse vite quand on la voit tous les jours. Alors pour ne pas sombrer dans la neurasthénie, il a bien fallu trouver un moyen de s'évader...

Pister des Grizzlys dans le Colorado, fumer de la viande de cerf, chasser à la fronde, marcher dans les rocheuses des jours entiers... Voilà ce qui animait nombre de mes soirées ruthénoises et moissagaises lors des derniers mois. Grâce aux écrivains de l'école de Missoula ! Impossible de définir avec précision ce qu'elle représente, car elle est finalement plus un courant mouvant qu'une véritable école. Mais ses disciples m'ont permis de quitter des heures entières mes petites villes de province françaises. Ils sont aujourd'hui une cinquantaine à se revendiquer, ou à être assimilé, à ce courant. La plupart d'entre-eux habitent à Missoula, ou dans les environs. Beaucoup sont passés par les ateliers d'écriture désormais mythique de l'Université du Montana, à Missoula, bien sûr ! La nature, et en particulier l'Ouest américain, est au centre de leur oeuvre. Mais attention, je vois d'ici la moue sceptique de certains d'entre vous, du genre : "pffff ça m'intéresse pas de lire un bouquin sur un type qui cueille des fleurs dans la forêt et qui nage tout nu au milieu des saumons !" Tous ces livres, je vous assure, vont plus loin qu'une simple contemplation de la nature. Elle n'est en fait qu'un prétexte à des histoires, vraies ou pas, d'hommes et de femmes qui se cherchent au milieu de cette société qui perd un peu la boule.

Alors c'est sûr, quand je sillonnerai l'Ouest américain au volant d'une vieille Buick, les vitres ouvertes et Bruce Springsteen à fond dans l'autoradio, je m'arrêterai à Missoula. D'ici là, je vous propose une petite sélection de ces bouquins qui m'ont régalé !

 

Indian Creek, de Pete Fromm :

Rien de mieux pour se mettre dans l'ambiance que ce petit bouquin. Pete Fromm raconte comment, presque par hasard, il se retrouve à accepter une mission de 6 mois dans les Rocheuses, afin d'aller surveiller des oeuds de saumon. Un travail qui lui prend 3 minutes par jour. Le reste du temps, il faut qu'il survive, seul dans sa petite cabanne, pendant tout un hiver. Tout jeune, avec aucune expérience de trappeur si ce n'est les quelques livres qu'il a lus, il est désespéré lorsqu'il arrive sur place. Mais quelques mois plus tard, après avoir pu profiter de moments magiques au milieu de cette nature préservée, il est désespéré de quitter les lieux. Ecrit avec une bonne dose d'autodérision, ce livre est tout simplement jouissif !

 

Dalva, de Jim Harrison :

Si le nom de Pete Fromm n'a pas vraiment dépassé la frontière des Etats-Unis, la réputation de Jim Harrison n'est plus à faire. Parmi les quelques bouquins de lui que j'ai eu entre les mains, Dalva est sans aucun doute mon favori. A travers la vie de Dalva, une femme d'une quarantaine d'années, c'est bien l'histoire du Nebraska et des Etats voisins que nous raconte Harrison. Des Etats où les relations entre les Indiens et Blancs ont toujours été très complexes. Et le génie d'Harisson, c'est d'arriver, simplement avec des mots, à nous transporter dans des paysages à couper le souffle. Incontournable aussi bien pour l'immersion dans ces décors superbes que pour les références à l'histoire américaine à travers la question indienne. Un roman qui pourrait presque servir de livre d'histoire et de guide de balade !

 

Mes années Grizzly, de Doug Peacock

A son retour de la guerre du Vietnam, Doug Peacock est frappé de stress post-traumatique. Mais il ne le sait pas, ce genre de diagnostic n'étant pas très en vogue à l'époque. Et le gars n'est pas du genre à aller voir un psy. Pourtant, il est littéralement détruit. Ecoeuré de tout ce qu'il a vu. Il va alors se perdre dans la nature américaine pendant des mois entiers, jusqu'à ce qu'une rencontre avec un Grizzly ne donne un nouveau tour à son existence. Il ne cesse alors de les pister, pour les observer, les comprendre, les étudier, et surtout tenter de les protéger. Une vie qui en fera l'un des plus grands spécialistes de la question sur la planète. Il a d'ailleurs conseiller Jean-Jacques Annaud sur le tournage de l'Ours. Dans ce livre, il revient sur ses années post-Vietnam, sur ses cauchemars, ses désespoirs, et sur sa vie avec les Grizzlys. Qui n'a pas éteint sa colère et son déchantement, mais qui les a apaisés. Doug Peacock est d'ores et déjà une légende, et il a inspiré un tas de gens. Pas étonnant, vu la qualité de ce livre... C'est un voyage au coeur des Rocheuses qu'il nous propose, mais aussi au plus profond de l'âme humaine... Inoubliable !

 

PS : Les auteurs de l'école de Missoula ont été forcément influencés par deux légendes que je ne peux pas ne pas mentionner ici. Car ils ont écrit deux des livres que j'aime le plus au monde. Alors si quelques uns d'entre-vous prennent le temps d'ouvrir ceux que j'ai cités plus haut, et qu'ils les finissent avec plaisir, ils doivent IMPERATIVEMENT lire ces deux-là : Walden ou la vie dans les bois, d'Henry D. Thoreau, et L'appel de la forêt, de Jack London.


La citation du jour : "Il existait bien au Nord-Ouest des Etats-Unis, dans un Etat immense, peuplé de cow-boys, d'élans et de truites gigantesques, une ville bourrée d'écrivains, une sorte de Ploucville improbable où écrire des bouquins était aussi commun que de jouer du jazz à New York. Avec cinquante écrivains en activité sur une population de quarante mille habitants, Missoula est une ville où la culture se mesure au densimètre. Une ville où l'on a plus de chance d'écraser les pieds d'un auteur que d'un représentant d'une quelconque autre catégorie socio-professionnelle. "

Patrick Raynal 

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 18:50

A lire en écoutant : From little things big things grow, John Butler, Dan Sultan et Missy Higgins (http://www.youtube.com/watch?v=QbaQ6hI0Elk)

 

Les Français sont arrogants. Les Polonais sont des alcooliques. Les Allemands sont rigoureux. Et les Australiens sont racistes. J'ai entendu ça un paquet de fois durant mon voyage et même après. Mais la réalité est souvent un peu plus complexe que ces généralités lancées souvent à tort et à travers. Je ne sais pas si les Australiens sont racistes, mais en revanche il est certain qu'ils ont un gros problème avec la question Aborigène. Je ne suis resté que quelques mois dans le pays, et mon expérience est loin d'être significative. Mais pour changer, comme je ne suis pas très souvent sérieux sur ce blog, j'ai décidé de creuser un peu la question. En fait, ce que j'ai ressenti, ce n'était pas forcément du racisme, mais un double sentiment de la part des Aussies. D'abord, il y a le problème de conscience. Pendant des décennies les Européens ont décimé les autochtones. Et aujourd'hui ils ont un peu mauvaise conscience. Alors pour se faire pardonner, le gouvernement tente tout un tas de truc : mettre un Aborigène sur les pièces de 2 dollars (alors que sur toutes les autres pièces australiennes, on peut voir des... animaux...), s'excuser publiquement auprès d'eux comme l'a fait le premier ministre en 2008 (une première dans le monde concernant un peuple autochtone, avant que le Canada n'emboîte le pas quelques temps après avec ses "Premières nations"), ou encore leur rendre quelques bouts de terre par-ci par-là, comme à Uluru.

Mais souvent, derrière cette conscience quelque peu soulagé, se cache un véritable dégoût pour les Aborigènes. Je ne sais pas si vous avez vu ce film, "District 9", où des espèces de créatures de l'espace absolument ignobles débarquent sur terre. Au début du film, il y a un plan sur l'entrée d'un magasin, où un pictogramme représente l'une de ces bêtes hideuses barrées, avec une inscription du style "Interdit aux non-humains". J'ai vu des trucs similaires en Australie. Devant certaines boutiques, il y avait en effet des inscriptions du genre "no shirt, no shoes, no service". Bref, la loi leur interdit d'écrire clairement que les Aborigènes ne sont pas les bienvenus, mais c'est bien sûr ce que ça veut dire...

Le reproche que les Australiens font souvent aux autochtones, c'est de se laisser aller. De passer leur temps à attendre l'aide sociale puis de la dépenser en buvant jusqu'à plus soif, en traînant dans les parcs. Et c'est vrai que c'est une scène qu'on voit souvent. D'ailleurs, en presque 5 mois là-bas, je n'ai parlé qu'une seule fois avec un Abo (sachant que la plupart des étrangers qui viennent en Australie ne peuvent même pas en dire autant). C'était à Broome, à quelques jours de mon départ. J'étais tranquillement en train de bouquiner dans un parc, quand un Abo est venu solliciter mon aide. Daniel Yamalulu avait besoin d'un coup de main car il avait les mains trop humides pour ouvrir sa bouteille de blanc... On a passé un moment à discuter, et il m'a dit : "Un jour le Prince Harry est venu ici, et je l'ai vu. Et aussi, Ben Laden n'est pas mort, il est en Australie."

Je dois admettre que c'était triste. On essaye de se convaincre tout le long d'un voyage que ce que les gens nous disent est exagéré, que tous ne sont pas comme ça, et le seul exemple avec lequel je rentre en France, c'est Daniel Yamalulu qui veut ouvrir une bouteille de blanc en me parlant de Ben Laden... Je crois que c'est ça que les Australiens reprochent aux Abos. D'avoir abandonné. De se laisser couler. Lors de mon voyage en stop sur la route de Sydney, j'ai d'ailleurs rencontré Malcom, un "blanc" qui m'a trimballé sur pas mal de kilomètres. La cinquantaine, cet ancien professeur travaille aujourd'hui pour la cause aborigène, en aidant des communauté à s'en sortir en faisant fructifier leur patrimoine. J'ai senti un humaniste convaincu et motivé, mais il n'a pu s'empêcher de me lancer : "On bosse dur, mais la plupart s'en foute..."

Alors, oui, peut-être, la plupart a juste baissé les bras et se laisse guider par l'alcool. Mais les Australiens, eux, n'ont-ils pas aussi laissé tomber ? C'est dingue de voir comme les Aborigènes sont mis de côté. Comme ils peuvent être invisibles la plupart du temps. Comme, en fait, il ne font pas partie de la société australienne. Sauf pour des gens comme Malcolm, et certainement beaucoup d'autres, qui n'acceptent pas cette situation. Puis j'ai rencontré tellement d'Australiens accueillants et bienveillants que je ne peux pas imaginer ce pays comme une grosse île raciste. Et moi, je suis pas arrogant !

 

P.S. : La chanson choisie est une reprise de Paul Kelly, et la version originale a déjà illustré un de mes articles. Mais j'aime trop cette version pour ne pas la partager avec vous. C'est justement l'histoire d'un aborigène qui s'est battu des années pour son peuple, avant de récupérer ses terres... Ne manquez pas le couplet chanté par Missy Higgins, elle a juste une voix sublime !


 

La citation du jour : "Je peux suivre un sentier fréquenté par des ours et me sentir à l'aise, mais personne ne peut me montrer la photo d'un corps mutilé ou d'un enfant mort et me dire que c'est ainsi que va le monde. Je ne peux pas vivre dans un monde pareil, mais j'ai pourtant envie de vivre. S'il s'agit d'une blessure, je ne souhaite pas qu'elle guérisse."

Doug Peacock, Mes années Grizzly

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 14:02

A lire en écoutant : Ragged wood, Fleet Foxes (http://www.youtube.com/watch?v=VExmgC0z9U0)

 

P1020604.JPGEst-ce que vous avez déjà essayé de rester assis deux heures sur une cuvette de toilette ? Je ne devrais pas m'en vanter, mais je l'ai fait. Je ne tentais pas de reproduire une scène culte de l'Arme Fatale mais, et c'est finalement un point commun entre moi et Danny Glover, simplement de survivre. En effet, lorsque pendant trois mois vous êtes sur la route, que vous comptez chaque centime pour être sûr de tenir jusqu'au bout, c'est bien de cela qu'il s'agit : survivre. Bon, et vous devez aussi impressionner un peu les copains et la famille en les gavant de photos splendides. Ce jour-là, dans les toilettes de l'office de tourisme de Greymouth, en Nouvelle-Zélande, j'avais donc trouvé une prise de courant. Pas le choix, je devais recharger les batteries de mon appareil photo donc je suis resté assis là, deux heures durant. J'ai pu bouquiner un peu, écouter de la musique et même écrire quelques cartes postales à de vagues connaissances... (tout cela sans avoir à m'interrompre si j'avais envie d'aller aux toilettes !). Heureusement, cette scène éminament ridicule s'est déroulé derrière une porte close. Mais en mode raod trip, on ne peut pas toujours se cacher. J'imagine d'ailleurs la surprise des clients de ce supermarché néozélandais lorsqu'ils ont vu trois personnes faire cuire des steaks sur un caddy à proximité de leurs véhicule (ben ouais, il pleuvait et le parking était abrité). Bon, tout ça c'est plutôt marrant. En revanche, étant donné que le camping sauvage ne permet pas de bénéficier d'une douche, il a fallu à de nombreuses reprises, toujours en NZ, se laver dans les eaux de torrents dont la tempéréture ne devait pas excéder les 5 degrés. Bref, c'était un peu dur parfois et je me pensais, après toutes ces épreuves, capable d'affronter l'enfer. J'étais naïf. Car s'il a attendu la dernière semaine de mon voyage, l'enfer a bien fini par me rattraper queque part dans le nord ouest de l'Australie. Pour nos deux dernières nuits dans l'outback, avant de rejoindre un semblant de civilisation à Broome, nous avons affronté la chaleur moite d'un climat tropical. Imaginez un peu... Vous venez de roulez des heures en pleine chaleur et il est temps de s'installer pour un bon repas et une bonne nuit. Vous descendez alors du van, en espérant sentir une légère brise sur votre nuque... Le temps de vous rendre compte qu'elle ne viendra jamais, et vous ressemblez déjà à un espèce de popcorn géant transgénique... Bon, si j'avoue avoir déjà céder aux sirènes de l'exagération à une ou deux reprises sur ce blog, je peux vous assurer que ces soirées-là, le temps de monter ma tente, j'ai bien dû me faire piquer plus d'une centaine de fois. Impossible donc, vous l'aurez compris, de se restaurer en extérieur au vu des hordes de moustiques environnantes. Nous avons donc mangé dans le van, où la température devait se situer entre celle d'un four à pizza et d'un réacteur nucléaire. Tout en s'affairant à tuer les nombreux moustiques qui parvenaient par je ne sais quel moyen à pénétrer dans notre sanctuaire. Bref, un cauchemar... Mais vivement que ça recommence !

 

La citation du jour : "Il n'a pas de principes tout faits, de moralité établie et d'idéaux tout prêts. Il renifle de pisse en pisse dans une réalité instantanée où tout peut changer. Il peut s'adapter, se plier, supporter et puis soudainement tout casser et repartir en quête pour tout recommencer. Il est perdu mais il est honnête et droit et il y croit parce qu'il n'a pas le choix. Je suis perdu, toi aussi. Je suis nul, toi aussi. Je suis dans la merde, toi aussi."

Aurèle Ricard, artiste plasticien à propos de son Chien Perdu

 

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 21:37

A lire en écoutant : L'itinéraire, Bénabar (http://www.youtube.com/watch?v=y6Fa6YOUhBs&feature=related)

 

avanlaplui.jpgC'était il y a 10 ans. Pour la première fois, et la seule avant mon retour il y a peu, je mettais les pieds à Rodez. Il était 6 heures du matin, un jour d'août, le soleil commençait à percer derrière l'immense cathédrale et l'heure avait sonné pour un arrêt à la boulangerie avant de reprendre la route. Il s'agissait alors de mon premier vrai road trip, celui qui m'a certainement donné le goût à tout ce qui a suivi depuis. Pourtant, en revoyant Rodez, je n'ai pu m'empêcher de repenser à toutes les galères de ce voyage. Celles qui en font aujourd'hui un souvenir génial, mais qui nous faisaient beaucoup moins rire à l'époque. Avec quatre amis d'enfance, pour fêter l'insouciance de nos 20 ans, nous avions décidé d'acheter une voiture pour aller passer des vacances au Pays Basque, afin de profiter du soleil, de la plage, du surf, des filles... Mais on a presque rien vu de tout ça. Heureusement on ne pouvait le deviner à l'avance alors c'est avec les yeux remplis d'espoir que nous avons acquis une belle Ford Clipper, un break genre station-wagon du type de ceux que j'ai pu loué en Australie. Spacieuse, visiblement en excellent état, nous pensions alors que l'engin allait nous ouvrir les portes de superbes vacances. Ce n'était en réalité que le début des problèmes. En premier lieu, il a fallu assurer le véhicule. Mais quand 5 garçons de 20 ans se présentent dans une agence pour assurer une voiture, ils ressortent en général quelques secondes plus tard l'air abattu. Après de multiples tentatives infructueuses, nous nous reportons donc sur une compagnie du nom douteux d'Assurdiscount. Une compagnie qui ne propose ces services que par téléphone. Si ces braves gens nous ont certifiés que nous étions bien assurés, nous n'avons jamais reçu de papillon... cartePour la petite histoire, ils ont malgré tout continué de ponctionner notre compte bancaire des mois après notre désengagement ! Mais nous n'étions pas du genre à abandonner si facilement. Papillon ou pas, nous avons donc pris la route. Les ennuis nous ont rattrapés au bout d'une heure ou deux, au Puy. Le thermomètre de la voiture était déjà dans le rouge, et aucun de nous n'avait de compétence particulière niveau mécanique. Nous savions juste que dans ces cas-là, il est conseillé de monter le chauffage à fond. Ce qui a eu pour conséquence de faire augmenter dangereusement la température des deux gars de devant, obligés d'ouvrir les fenêtres et de rendre le voyage glacial aux 3 malheureux assis à l'arrière. Mais notre motivation ne faiblissait pas. Après plusieurs arrêts afin de refroidir la voiture, et quelques descentes effectuées au point mort, nous arrivions enfin au Pays Basque. En même temps que la pluie, qui ne nous a plus quittés. Il a même flotté du samedi soir au lundi matin sans discontinuer alors que nous passions le week-end en terre espagnole. Ah oui, on faisait du camping. Evidemment une des tentes a fini par rendre l'âme, et certains ont dû passer pas mal de nuit dans la voiture ! Un matin ensoleillé, alors que nous profitions enfin du ciel bleu en déjeunant pour une fois à l'extérieur du véhicule, la pluie a fini par s'inscruster une nouvelle fois. On a alors déménagé la table du petit dèj dans les sanitaires, sous l'oeil ahuri de quelques retraités choqués. Bref, alors que les vacances devaient durer 3 semaines, on était de retour au bout d'une semaine et demi. Il va sans dire qu'on a mis des mois à revendre cette fichu voiture, et pour une bouchée de pain. C'était donc la loose totale. Mais c'était aussi la liberté, avec les copains ! Alors Marc, Cyril, Greg et Phil, on repart quand ?

Bilbao

PS : Je viens de voir qu'un type qui avait tapé "harmonica bruce springsteen" dans Google était tombé sur mon blog... J'ai l'impression que je suis en train de devenir une référence !

 

La citation du jour : L'un de nous : "C'est beau le Pays Basque, ça ressemble à l'Irlande..."

Un autre : "T'es déjà allé en Irlande toi ?"

Le premier : "Non..."

L'autre : "Alors ta gueule !'

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-JOE-DASSIN,LAMERIQUE,102779926.html
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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 12:50

bruce_springsteen_concert_reference.jpg

A lire en écoutant : Patience, je vous le dis plus bas !

 

"Non mais Sébastien, l'harmonica c'est un truc pour les enfants, c'est pas vraiment sérieux !" Voilà ce que l'on m'a répondu un jour, alors que je devais raconter mes tentatives pour parvenir à en jouer correctement. Malgré mes nombreuses protestations, mon interlocuteur n'a pas semblé changer d'avis à la fin de la conversation. J'étais dépité et je le suis encore aujourd'hui, des mois après, quand je repense à cela. Car si mon niveau d'harmoniciste n'a pas bougé d'un pouce depuis des années, j'adore chaque jour un peu plus ce petit instrument. Mais que vient donc faire tout tout ça au milieu de ce blog, me direz-vous ? Je vous répondrais que la musique est indissociable du voyage. En tout cas de mon point de vue. Sur tous les kilomètres que j'ai parcouru de l'autre côté du globe, que ce soit en avion, en train, en métro, en tram, en voiture de location, en van, en bus, à vélo ou encore à pied, peu l'ont été sans mélodie dans mes oreilles. Avec forcément une touche d'harmonica. Quel instrument d'ailleurs symbolise plus le voyage que ce petit objet qui tient dans toutes les poches ? Alors histoire de vous faire partager un peu plus mon aventure passée, voici un petit Top 5 de mes chansons coup de coeur avec de l'harmonica (un classement qui change environ tous les 3 jours). En espérant que ça vous plaise et que j'aurais convaincu, ou au moins donné à réfléchir, les sceptiques !

 

5 - This hard land, Bruce Springsteen (http://www.youtube.com/watch?v=WSK137JjbRc&feature=results_video&playnext=1&list=PLE54CD708B07992A9)

On commence fort avec l'un des maîtres en la matière, le Boss ! Bon pas besoin de le présenter, je vous laisse savourer ce morceau. Et comme dit Bruce : "Stay hard, stay hungry, stay alive !"

 

4- Tassez-vous de d'là, Les Colocs (http://www.youtube.com/watch?v=YDUDkvQaAeA)

Si vous appréciez l'harmonica, vous ne pouvez pas passer à côté de ce groupe Québécois mythique ! Pour la petite histoire, l'harmoniciste était à l'origine un Français appelé Pat. Quand le groupe a commencé à se faire connaître au Québec au début des années 90, il a appris qu'il avait le Sida. Son ami Dédé, le leader du groupe, a alors accéléré le processus de production de leur premier album pour que Pat puisse voir ça. Mais il est mort quelques mois après et n'a pas pu apporter son talent d'harmoniciste sur les autres albums du groupe. Mais l'harmonica, comme dans ce morceau, a continué de faire sa place dans l'univers des Colocs.

 

3- You've got to hide your love away, Eddie Vedder (http://www.youtube.com/watch?v=MKdQfj6API0)

Oui, c'est à l'origine une chanson des Beatles. Mais alors que j'adore déjà la version originale, ce bon vieux Eddie arrive à lui donner encore quelques chose en plus avec son superbe solo d'harmonica à la fin de la chanson. Je me permets de souligner que cette reprise est issue de l'album live d'Eddie Vedder Walks On His Own que j'ai écouté en boucle sur les routes australiennes et néozélandaises !

 

2- Love nerver runs on time, Paul Kelly (http://www.youtube.com/watch?v=4nCqf8I9e6Q)

Paulo, c'est un peu la découverte du séjour en Australie ! Je vous ai déjà régalé avec l'une de ces chansons, où l'harmonica prend aussi pas mal de place ! J'en ai choisi une autre qui pulse bien pour ce petit classement. J'en dis pas plus, il suffit de profiter de ce génie !

 

1- The unwelcome guest, Billy Bragg and Wilco (http://www.youtube.com/watch?v=m63O-w2hQ3E)

Bon OK, normalement, mon numéro un, c'est The times they are a changin de Bob Dylan ! Mais j'ai considéré que c'était trop facile alors j'ai classé Bob hors catégorie. Mais ne vous inquiétez pas, ce numéro un est tout de même un chef d'oeuvre. Un album découvert sur une route de montagne entre Plattsburg et Lake Placid, dans les Adirondacks (rien que pour le nom j'y retournerai !), aux Etats-Unis ! Le solo final, avant le dernier couplet, est juste magique, et j'ai hâte de pousser le son à fond sur une route du Yellowstone dans quelques années, avec cette musique dans le poste ! Enjoy !

 

La citation du jour : "L'harmonica est un objet à rêver, c'est l'instrument du voyageur, de l'errant... Il génère un imaginaire qui va bien au-delà des possibilités qu'on lui prête."

Jean-Jacques Milteau

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 16:08

A lire en écoutant : Bells ring, Mazzy Star (http://www.youtube.com/watch?v=ghNhDyxOZQk)

 

pour-site-RODEZcCommunaute-d-agglomeration-et-Office-d.JPGLa cloche a sonné. Après des mois de vacances à déambuler sur des routes lointaines, il a bien fallu qu'un jour le moment de retourner dans "la vraie vie" arrive... Complètement ruiné, j'ai repris le chemin de la vie active par la base. C'est-à-dire par le biais d'un travail consistant à vider des poubelles sur le parking de Carrefour, sans oublier de jongler avec les chariots pour que chaque client n'ait pas 20 mètres à faire pour aller en chercher un. C'était (un peu) fatiguant, (pas mal) salissant, mais tout ça a eu le mérite de me sortir (très tôt, vraiment très tôt) du lit pendant quelques jours. Jusqu'à ce que mon téléphone sonne et qu'on me propose un poste de journaliste à Rodez, une ville où j'avais mis les pieds une fois 10 ans auparavant (ce sera le sujet d'un prochain article d'ailleurs !). Me voilà donc en Aveyron depuis une dizaine de jours. Un département qui n'est pas sans me rappeler l'Australie. Attention, pas de crested pigeon ici (malheureusement), ni de wombat et encore moins de mines d'opales. En revanche, comme en Australie, la nature est omniprésente et des tas de choses sympas à voir risquent bien d'occuper mes prochains week-end. Mais le plus gros point commun, je dirai que c'est le côté perdu. Alors évidemment, Rodez est à moins de 2 heures de villes comme Toulouse et Montpellier (comme ça vous voyez un peu plus où c'est, car je suis persuadé que certains n'en ont pas la moindre idée ou presque !), mais malgré cela il règne un calme impressionnant ici. Bon, c'est pas que je suis spécialement fan de voitures brûlées ou de vol à main armé, mais l'Aveyron est sur la troisième marche du poduim des départements les moins dangereux en terme de délinquance. Et le coin semble un peu réfractaire aux nouvelles technologies. Pour preuve, j'ai décidé tout à l'heure de venir alimenter un peu le blog, alors j'ai pris le chemin de la médiathèque, naïvement persuadé qu'il s'agirait d'un lieu où je trouverai le wi-fi afin de m'installer tranquillement avec mon ordinateur. "Ah non, par contre on a des ordinateurs du XIIIe siecle, mais comme vous n'êtes pas membre vous ne pourrez les utiliser que 4 minutes. Sinon il y a le café là-bas." Rassuré, je me dirige donc vers le bar, où le propriétaire m'explique que son réseau ne marche pas actuellement, et que pour trouver une connexion je devrais me rendre à la galerie marchande de Géant Casino. Bon, je monte donc dans la voiture, et me voilà 5 km plus loin confortablement installé dans un espace wi-fi plutôt agréable. Le problème, c'est que ça ne fonctionne pas non plus... Une seule solution se présentait alors à moi, une solution que j'avais en tête depuis le début mais que j'avais peur de devoir employer... Celle qui nous a sauvés quelques fois en Australie et en Nouvelle-Zélande : le wi-fi du McDo. Oui mais voilà, je vous rappelle que je suis en Aveyron. Le pays de José Bové et de la confédération paysanne. C'est d'ailleurs dans le département que le célèbre moustachu s'est fait connaître, en démontant le McDo de Millau, à quelques km de là... Mais bon, j'arrive à la fin de mon article et je n'ai toujours pas été pris à partie par une bande d'altermondialistes déchaînés (pour qui j'éprouve une certaine sympathie, je me suis donc contenté d'un sundae). Voilà, je suis ici pour tout l'été (je veux dire à Rodez, pas dans le McDo hein !), et malgré mes quelques moqueries, je dois dire qu'on se sent plutôt bien en Aveyron !

 

La citation du jour : "Elle travaille tous les jours
Elle a un super boulot
Sur l'parking de Carrefour
Elle ramasse les chariots
Le week-end c'est l'enfer
Quand tous ces parigots
Viennent remplir l'coffre arrière
D'leur 504 Peugeot
De quinze tonnes de lessive
De monceaux de bidoche
En cas d'guerre en cas d'crise
Ou d'victoire de la gauche
Ce spectacle l'écoeure
Alors elle pense à ces gars
Qui sont dev'nus voleurs
Elle comprend mieux pourquoi."

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-JOE-DASSIN,LAMERIQUE,102779926.html

Renaud, Banlieue rouge

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 15:27

A lire en écoutant : Knock yourself out, Jon Brion (http://www.youtube.com/watch?v=z500MGW-WNw)

 

P1000293.JPGJe n'aime pas particulièrement les oiseaux. Je veux dire en France. A moins sûrement d'être un spécialiste passionné, ils constituent rarement une occasion de nous émerveiller. Moineaux, tourterelles et autres pigeons sont d'ailleurs plus souvent sujets aux insultes de la part de la population... Mais au bout de quelques jours en Australie, j'ai compris que j'allais souvent lever ma petite tête, et mes yeux d'enfants retrouvés. Du vert, du blanc, du rouge, du orange, du bleu, du jaune... C'est juste complétement fou ! Les loriquets, les perruches, les cacatoès ou encore les galahs, le genre de truc que tu ne vois qu'au zoo -à 20 mètres, dans une volière, au milieu des branches, et quand ils veulent bien se montrer- étaient désormais tout autour de moi, même en plein Sydney ! Mais la couleur n'est pas le seul atout des animaux à plume australiens. Il est par exemple difficile d'être plus moche qu'un émeu, genre d'autruche qui a colonisé presque tout le territoire, mais impossible de ne pas se laisser aller à un fou rire quand on les voit courir sur leurs deux maigres membres locomoteurs (oui je viens de découvrir cette expression et elle me plaît bien !), la croupe bondissante. Impossible de ne pas évoquer également le kookaburra, une des stars de la faune australienne. P1000812Son apparence devrait lui permettre de passer inaperçu, mais il a trouvé un moyen imparable de se faire remarquer des nouveaux arrivants. En effet, son chant s'apparente de façon étonnante à... une crise de fou rire humaine ! Je peux vous garantir que la première fois que vous l'entendez, vous vous demandez sérieusement qui est en train de se moquer aussi ostensiblement de vous ! Et quand ni son apparence ni son cri n'ont permis à un oiseau du coin de se démarquer, c'est avec son nom qu'il le fait. Figurez-vous qu'on peut trouver en Australie des "willy wagtail" ! Avouez que c'est quand même plus cool que de s'appeler un moineau ! Mais la plus grande prouesse du pays de Mel Gibson fut de me faire aimer un oiseau qui au départ semblait n'avoir aucune chance de devenir mon coup de coeur absolu de tous les animaux du pays, devant les kangourous, les wombats, les émeus et tout le reste. Car les pigeons, à égalité avec mon banquier incompétent, sont les choses que je détestent le plus sur la planète. Inutile, comme les banquiers, envahissant, comme les banquiers, et foutant la merde partout, comme les banquiers, j'ai réguilèrement envie d'envoyer valser mon pied dans leur derrière (et aussi celui du banquier, vous l'aurez compris). Le pigeon australien dont je vous parle regroupe également ces caractéristiques. Si vous suivez régulièrement mon blog, vous aurez finalement compris que beaucoup de choses en Australie sont à peu près semblables à ce qu'on trouve chez nous, mais toujours avec un petit truc en plus. Un truc qui fait la différence. Le pigeon dont je vous parle, c'est le crested pigeon. Un pigeon tout ce qu'il y a de plus normal donc, mais avec une crête, parfaitement en place, genre le pigeon sort de chez Jean-Louis David, sur le sommet de la tête. Je suis littéralement tombé amoureux de ces bestioles, et chaque jour qui passe elles me manquent un peu plus ! Surtout quand je vois nos tristes pigeons français...P1030084.JPG

La citation du jour : "Fais comme l'oiseau,
ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau,
d'un peu de chasse et de pêche, un oiseau,
mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut."

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-JOE-DASSIN,LAMERIQUE,102779926.html

Michel Fugain, Fais comme l'oiseau

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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 18:58

A lire en écoutant : Old man emu, John Williamson (http://www.youtube.com/watch?v=AZLx4Os8TBs)

P1000730.JPGCombien sont-ils ? J'ai écris 30 milliards pour la référence, mais c'est sûrement bien plus. En fait, l'Australie est tout simplement le plus grand zoo à ciel ouvert de la planète. Impossible de faire deux pas sans tomber sur une créature inconnue de notre côté de la planète, ni de lever les yeux sans voir des oiseaux aussi colorés que les chapeaux d'Elizabeth II. J'ai donc pensé primordial d'écrire cet article, afin de tenter d'effacer de vos esprits l'image réductrice que certains d'entre vous (comme moi avant mon départ, ne voyez-là aucune suffisance de ma part) doivent avoir de l'Australie. Celle qui résume le coin à quelques kangourous entourrés de koalas. D'ailleurs, le kangourou lui-même constitue un élément de curiosité en arrivant là-bas. Parce qu'ils en existent en réalité des dizaines de sortes différentes : le wallaby, le red kangaroo, le grey kangaroo... Pour ma part, celui que j'ai le plus cotoyé a été le dead kangaroo. Repérable au bord des routes dans différents états de décomposition, suivant le nombre de jours écoulés depuis qu'un road train l'a fauché, il doit souvent son décès à une fâcheuse tendance à traverser la chaussée sans prévenir à la tombée de la nuit. Ils ne sont d'ailleurs pas les seuls à mourir de la sorte. La preuve, le seul dromadaire que j'ai pu observé en Australie, dans les plaines du Nullarbor, formait une grosse masse inerte sur le bord de la route. Un dromadaire, oui, vous avez bien lu ! L'Australie est d'ailleurs le seul pays au monde où ce genre d'animal se balade en liberté. Mais que font-ils là-bas me direz-vous ? C'est très simple. Ils ont été importés ici pour aider à la construction de routes traversant le désert, puis ils ont pulullé. Comme des lapins. Les lapins, d'ailleurs, n'habitaP1020874.JPGient, eux non plus, pas l'Australie à l'origine. Mais il y a quelques siècles, un aristo anglais qui s'emmerdaient dans ce pays immense à décider d'en ramener une trentaine pour quelques parties de chasse... Aujourd'hui, ils sont 600 millions. Une barrière de près de 2000 km a même eu pour objectif de limiter l'invasion il y a de ça quelques décennies. Mais passons sur ces "pièces rapportés" et concentrons nous plutôt sur les espèces endémiques. Le wombat constitue sans aucun doute l'une des plus sympathiques. Cette espèce de grosse marmotte, qui ne sort que la nuit ou presque, est difficile à voir et à approcher, mais son côté peluche en a fait retomber plus d'un en enfance (je connais même quelqu'un qui avait inventé une chanson -horrible- en son honneur). Moins mignon, le possum est également un animal incontournable du pays. Le genre de bête nocturne qui vient rôder pas loin de ta tente en reniflant partout pour trouver quelque chose à manger, mais qui déguerpit dans les arbres au moindre bruit. Puis il y a aussi le dingo, une sorte de chien sauvage, les lézards géants, les serpents de toutes les tailles ou encore les shingleback lizards. Je les aime bien ceux-là, parce qu'il est presque impossible de déterminer où est la queue et où est la tête ! Bref, vous l'aurez, je l'espère, compris, l'Australie regorge de tout un tas d'espèces déjantés. Il y en a tellement que le pays cacherait encore tout un tas de bestioles jamais répertoriées ! Une année, des scientifiques ont même découvert, avant qu'elle ne disparaisse à nouveau dans l'immensité du continent, une sorte de grenouille qui accouchait par... la bouche ! Et pour finir de vous convaincre, je suis obligé de vous parler du platypus, plus connu chez nous sous le ravissant nom d'ornithorynque. Cer machin-là, car il n'y a pas d'autres mots, a des caractéristiques tellement bizarres qu'on n'a jamais pu déterminer s'il s'agissait d'un mammifère ou d'un ovipare. Alors on a créé une famille spécialement pour lui et ses amis les échidnés, un genre de poc-épic australien, les monotrèmes... Fou, non ?

P1000798.JPG

PS : Si ce cher Bill Bryson m'a beaucoup aidé lui aussi, mon principal allié dans la découverte de la faune australienne fut sans conteste Flore. Capable de reconnaître la moindre espèce à 300 mètres et de nuit, elle nous a permis de nombreuses fois de nous coucher moins bête ! Alors si vous passez dans la région de Nancy le 21 mai, vous devriez faire un tour à la conférence qu'elle animera ce soir-là sur les animaux d'Australie !


La citation du jour : "Le kangourou me fixait d'un regard totalement inexpressif. Les kangourous, comme les moutons, ont une gamme très restreinte d'expressions."

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-JOE-DASSIN,LAMERIQUE,102779926.html

Kenneth Cook, La vengeance du wombat et autres histoires du bush

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 11:25

A lire en écoutant : Ca vaut mieux que d'attraper la scarlatine, Ray Ventura (http://www.youtube.com/watch?v=WuNYLT_n7OI)

 

L'heure difficile du retour est arrivée . Mais l'avantage, c'est que je n'ai pas le temps de m'ennuyer. Il faut que je réaprenne à survivre dans les méandres de l'administration française. Prenez par exemple la Caf. Figurez-vous qu'aujourd'hui, en 2012, il va falloir près de 3 semaines à la Caf de la Gironde pour transférer mon dossier à celle du Rhône. Je ne peux qu'en conclure que ces derniers jours, un homme est parti de Bordeaux, avec une fronde et quelques litres d'eau, dans l'objectif de traverser le pays à pied avec mon dossier sous le bras. Il rencontrera certainement en route son collègue de la CPAM, chargé de la même mission. Peut-être l'un des deux aura l'idée géniale d'investir dans un poney, et mes dossiers arriveront avant le mois de juin... J'ai longtemps pensé que notre administration était un peu naze, mais je dois dire que je lui ai trouvé un belle concurrente de l'autre côté de l'Atlantique. Je suis en train d'en faire l'amère expérience avec ma demande de visa de résident permanent au Canada, essentielle pour mener à bien mes futurs projets de voyage. DSC_0941.JPGJ'ai beau être extrêmement motivé pour aller au bout de cette démarche, j'ai parfois envie de tout envoyer paître tant j'avance à pas de fourmis naines. Ce dossier, où il faut réunir tout un tas de documents farfelus comme votre certificat d'entrée en CE2, l'année de naissance de votre chat ou encore la liste des CD préférés de votre dernier patron, est déjà plus que fastidieux à compléter. Petit aparté, c'est d'ailleurs durant cette phase de réunification des documents, à côté de laquelle la quête de Frodon le Hobbit dans le Seigneur des Anneaux (j'ai écris cette article en Nouvelle-Zélande, d'où la référence douteuse) passerait pour une journée à la plage, que je me suis frotté à la joie de vivre des agents du service public français. Je revois encore la tête du fonctionnaire de la mairie de Bordeaux à qui j'ai demandé de certifier conforme un pile de documents, il est vrai assez conséquente. Alors que ce type-là à une partie de ma vie entre ses mains, il décide de bougonner, de refuser d'appliquer certains tampons, et soupire à chaque nouvelle estampe. Pendant que je rêve à toutes les portes que ce nouveau visa va m'ouvrir, lui pense juste à expédier la tâche au plus vite, trop occupé qu'il est à se demander s'il arrivera assez tôt à la cantine pour avoir des frites et s'asseoir à côté de la stagiaire. J'ai tout de même réussi à lui soutirer le maximum de tampons, et j'ai enfin pu poster ma demande de visa, il y a près d'un an. Ouverte seulement il y a quelques mois, on m'a alors signalé qu'il manquait un document. Je l'ai renvoyé au plus vite, pensant m'approcher du Graal. Que nenni. La bonne nouvelle attendue depuis si longtemps n'est pas arrivée. A la place, un courrier m'expliquant que finalement le document que je venais de renvoyer n'était pas utile. En revanche, on m'expliquait que ma demande était désormais trop ancienne et que je devais remplir un nouveau formulaire, et également passé un test de... français ! De quoi décourager n'importe quel stakhanoviste des démarches administratives. Mais même si tout cela prend une année supplémentaire, je ne lâcherais pas. Quitte à boire une bière à LA à 33 ans plutôt qu'à 32...

         

La citation du jour : "L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai."

L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-JOE-DASSIN,LAMERIQUE,102779926.html

Joe Dassin, L'Amérique

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