A lire en écoutant : Ca vaut mieux que d'attraper la scarlatine, Ray Ventura (http://www.youtube.com/watch?v=WuNYLT_n7OI)
L'heure difficile du retour est arrivée . Mais l'avantage, c'est que je n'ai pas le temps de m'ennuyer. Il faut que je réaprenne à survivre dans les méandres de l'administration française. Prenez par exemple la Caf. Figurez-vous qu'aujourd'hui, en 2012, il va falloir près de 3 semaines à la Caf de la Gironde pour transférer mon dossier à celle du Rhône. Je ne peux qu'en conclure que ces derniers jours, un homme est parti de Bordeaux, avec une fronde et quelques litres d'eau, dans l'objectif de traverser le pays à pied avec mon dossier sous le bras. Il rencontrera certainement en route son collègue de la CPAM, chargé de la même mission. Peut-être l'un des deux aura l'idée géniale d'investir dans un poney, et mes dossiers arriveront avant le mois de juin... J'ai longtemps pensé que notre administration était un peu naze, mais je dois dire que je lui ai trouvé un belle concurrente de l'autre côté de l'Atlantique. Je suis en train d'en faire l'amère expérience avec ma demande de visa de résident permanent au Canada, essentielle pour mener à bien mes futurs projets de voyage. J'ai beau être extrêmement motivé pour aller au bout de cette démarche, j'ai parfois envie de tout envoyer paître tant j'avance à pas de fourmis naines. Ce dossier, où il faut réunir tout un tas de documents farfelus comme votre certificat d'entrée en CE2, l'année de naissance de votre chat ou encore la liste des CD préférés de votre dernier patron, est déjà plus que fastidieux à compléter. Petit aparté, c'est d'ailleurs durant cette phase de réunification des documents, à côté de laquelle la quête de Frodon le Hobbit dans le Seigneur des Anneaux (j'ai écris cette article en Nouvelle-Zélande, d'où la référence douteuse) passerait pour une journée à la plage, que je me suis frotté à la joie de vivre des agents du service public français. Je revois encore la tête du fonctionnaire de la mairie de Bordeaux à qui j'ai demandé de certifier conforme un pile de documents, il est vrai assez conséquente. Alors que ce type-là à une partie de ma vie entre ses mains, il décide de bougonner, de refuser d'appliquer certains tampons, et soupire à chaque nouvelle estampe. Pendant que je rêve à toutes les portes que ce nouveau visa va m'ouvrir, lui pense juste à expédier la tâche au plus vite, trop occupé qu'il est à se demander s'il arrivera assez tôt à la cantine pour avoir des frites et s'asseoir à côté de la stagiaire. J'ai tout de même réussi à lui soutirer le maximum de tampons, et j'ai enfin pu poster ma demande de visa, il y a près d'un an. Ouverte seulement il y a quelques mois, on m'a alors signalé qu'il manquait un document. Je l'ai renvoyé au plus vite, pensant m'approcher du Graal. Que nenni. La bonne nouvelle attendue depuis si longtemps n'est pas arrivée. A la place, un courrier m'expliquant que finalement le document que je venais de renvoyer n'était pas utile. En revanche, on m'expliquait que ma demande était désormais trop ancienne et que je devais remplir un nouveau formulaire, et également passé un test de... français ! De quoi décourager n'importe quel stakhanoviste des démarches administratives. Mais même si tout cela prend une année supplémentaire, je ne lâcherais pas. Quitte à boire une bière à LA à 33 ans plutôt qu'à 32...
La citation du jour : "L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai."
Joe Dassin, L'Amérique