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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 05:05
Un jour je vivrai là-bas

A lire en écoutant : Red wine gasoline, Carmanah

On va jouer à un jeu. A mon top, tu vas fermer les yeux pendant trois secondes et imaginer un gros nuage blanc. Genre bien gras. Tu peux même ajouter un peu de gris si ça te chante. Voilà, parfait. Top !

Félicitations, tu peux t'applaudir et même sortir une bouteille de champagne (non, du mousseux plutôt, garde le champagne pour la prochaine fois qu'on se verra). Sans le moindre effort, tu viens de voir autant de choses que nous lors de nos premières heures dans le Mount Rainier National Park, dans l'Etat du Washington. La vie est injuste. Un clignement de paupières pour toi, quand il nous a fallu 20000 bornes et des tonnes de parkings glauques pour arriver au pied de ce volcan pas loin d'être aussi massif que le Mont-Blanc.

Parlons-en d'ailleurs du Mont-Blanc. Il est à des centaines de kilomètres de la maison familiale, mais quand j'étais môme je pouvais le voir de la fenêtre de ma chambre. Je me tape 20000 bornes et ce putain de volcan américain ne daigne même pas sortir sa tête des nuages ?

Bon, pas la peine de trop s'en étonner. Le Mont Rainier domine la région du Nord-Ouest des Etats-Unis, connue pour être aussi humide que les joues d'une adolescente devant un épisode de Dawson. Dur, après plus d'un mois dans le Sud, où il ne nous venait même pas à l'idée de jeter un oeil sur la météo du lendemain.

Un jour je vivrai là-bas

La première chose qui nous est tombée dessus en quittant la Californie, c'est la pluie. Elle nous taquine depuis régulièrement. En ce moment-même, je pourrais profiter des joies de la ville de Seattle au lieu d'essayer de vous distraire en tapant cet article enfermé dans la chambre d'une auberge de jeunesse. Difficile de râler, c'est cette humidité qui donne une bonne partie du charme de cette région. Les forêts de la péninsule des Olympics ainsi que celles de la côte de l'Oregon sont somptueuses, tout comme les paysages du Mont Rainier, déjà à l'heure d'automne question couleurs. Au milieu de toute cette verdure, Portland, sorte de petit San Francisco avec ses bières pas chères, ses cuites mémorables, ses pistes cyclables et autres panneaux de basket à chaque coin de rue.

Comme nous sommes des vagabonds d'envergure internationale, nous avons profité de la proximité de la frontière pour faire une petite infidélité aux USA, histoire de nous ressourcer dans mon pays adoptif, en Colombie-Britannique. L'ïle de Vancouver et ses petites soeurs ainsi que la ville de Vancouver n'ont rien à envier aux Etats-Unis. En termes de paysages, mais aussi de talent. Je vous laisse découvrir Carmanah, un groupe de Victoria découvert au hasard sur l'île de Salt Spring Island, avec nos hôtes pour la semaine, Pami et Claire, des habituées de ce blog !

Un jour je vivrai là-bas

Je crois que j'ai digressé, pardon. Au final, j'ai tellement pesté cette fameuse journée que le Mont Rainier a fini par montrer sa trombine quelques minutes. Un super moment comme on doit en vivre beaucoup dans ce secteur où océan, lacs, montagnes, forêts et villes sympathiques foisonnent. Je continuerai bien de vous vanter les mérites de cette région où j'adorerai vivre un jour, mais je dois aller noyer ma déception due à la défaite de l'équipe de France de basket dans la nuit humide de Seattle. Je vais aussi aller m'assurer que mon binôme est prêt pour la soirée. S'il a commencé à lire ce billet et qu'il a vraiment joué le jeu, ce bon Laurent aux tendances narcoleptiques doit déjà avoir un peu de bave sur la chemise.

Un jour je vivrai là-bas

Quand je me sens des plis amers autour de la bouche, quand mon âme est un bruineux et dégoulinant novembre, quand je me surprend arrêté devant une boutique de pompes funèbres ou suivant chaque enterrement que je rencontre, et surtout lorsque mon cafard prend tellement le dessus que je dois me tenir à quatre pour ne pas, délibérément, descendre dans la rue pour y envoyer dinguer les chapeaux des gens, je comprends alors qu'il est grand temps de prendre le large.

Herman Melville, Moby Dick

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commentaires

S
Pour les couleurs, je te conseille d'aller faire un tour au parc de la Mauricie ds les jours à venir. Pour la France, je t'emmerde. Et pour le reste, dans deux mois je suis là !
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C
3 "j'aime" monstrueux ; 1) la magnifique photo (mais MAGNIFIQUE, GENRE JE KIFFE QUOI) qui apparaît en premier. Juste..trop belle! J'aurai aimé voir ça en vrai. 2) Le texte toujours autant plaisant à lire (avec sa touche d'humour qui nous donne l'illusion que tu es près de nous et, par conséquent, rend ton absence d'autant plus pénible (que c'est beau). Et surtout; 3) La France a perdu! Mouhahahahah! ;)
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Z
J'ai un pull, pas une chemise. Et j'ai même pas dormi, pourtant c'était chiant à lire (smiley clin d'oeil comme dans MSN 2002)
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