A lire en écoutant : Pumped up kicks, Foster the people (http://www.youtube.com/watch?v=SDTZ7iX4vTQ&ob=av2e)
Quand on l'a choisi, la souffrance peut être un bonheur. C'est en tout cas ce que je me répétais en escaladant le mont Ngauruhoe. Pressés par le temps, avec Yoann, nous avions déjà dû nous envoyer une bonne grosse cote au pas de course dès le matin pour arriver au pied de ce volcan de plus de 2000m. Alors au bout de 20 minutes, à 4 pattes dans les éboulis, j'étais déjà à bout de force. Je sentais la sueur de mon front ruisseler jusque sur mes paupières, mes jambes criaient stop, mon dos menaçait de rester coincé à chaque pas, et je n'avais même plus assez de souffle pour me plaindre. Bon, pas trop grave car personne n'avait réelement envie de discuter, et Yoann me devançait de plusieurs mètres. J'avais beau donner le maximum, le sommet semblait ne jamais s'approcher. 
Merde, j'en avais pas chié autant depuis ma traversée de l'Aquitaine en vélo avec mon backpack sur le dos et les entraînement de basket de mon cousin Yvan ! Le physique étant défaillant, c'est le mental qui a pris la relève. J'ai repensé aux steaks hâchés surgelés Lidl, labellisés e-coli, que je me suis envoyé pendant plus d'un an, à tous les petits et gros sacrifices que j'ai fait dans cette période, à toutes les heures que j'ai passées à préparer et rêver ce voyage, à tous ces moments où je voulais tant être au bout du monde. Alors forcément, maintenant que j'y étais, je ne pouvais pas flancher. Je souffrais toujours autant physiquement mais j'étais heureux comme un gosse... Et quand je suis enfin arrivé en-haut de ce foutu sommet, après une heure d'ascension sans faire de pause, j'ai enfin pu apprécier la vue mythique qui m'était offerte. Un paysage que la plupart d'entre vous a déjà vu, mais seulement sur un écran télé ou au cinéma. Mais moi le Mordor, ben j'y étais en vrai ! Cet endroit hostile, au centre de l'action de la célèbre oeuvre de Tolkien Le Seigneur des Anneaux, même sans les effets spéciaux de Peter Jackson, c'est tout de même du lourd. Je me croyais presque sur la Lune tant je n'avais jamais eu l'occasion d'admirer des paysages pareils. D'ailleurs, je dis sans effets spéciaux, mais c'est pas tout à fait vrai. Des fumerolles (merci Mme Bouziat !) offraient leur spectacle un peu partout autour de nous. 
On n'a pas pu résister à l'envie d'approcher nos mains de cette étrange fumée qui jaillissait du centre de la Terre, mais je peux vous dire qu'on les a pas laissés longtemps ! Puis d'autres surprises nous attendait tout au long de la suite de la balade dans le Tongariro National Park. Un cratère rouge, qui paraissait en sommeil depuis seulement 2 heures, des lacs aux couleurs émeraudes, une odeur (pas des plus agréables cela dit) de soufre, puis une vue imprenable sur le lac Taupo, qui a lui seul peut contenir tout Singapore ! Tout cela a contribué à faire de cette journée la plus belle depuis mon départ de France, il y a maintenant 3 mois. Et c'était quand même le deuxième volcan de plus de 2000m que je grimpais en moins d'une semaine !
PS : Vous vous ennuyez quand je ne publie rien sur mon blog ? J'ai ce qu'il vous faut ! Tout d'abord, vous pouvez allez jeter un oeil aux superbes photos (en plus si vous cherchez bien, desfois je suis dessus !) de mon compagnon de route Yoann, qui vient de lancer un nouvrau blog : http://thedailywanderer.over-blog.fr. Ensuite, faites un crochet sur celui de Pami et Claire, deux amies de l'époque du Canada qui viennent d'arriver dans le coin (bien arrivé sur l'Ile Sud les filles ?) : http://pamiandclairedownunder.over-blog.com. Pour finir, n'hésitez pas à cliquer sur http://toubibfree.blogspot.co.nz afin de partager le tour du monde de Lisa et Baptiste, deux Français rencontrés sur les pentes du Taranaki ! (pas facile de laisser un com sur votre blog les amis !)
La citation du jour : "La mule n'aime pas labourer. Mais elle aime les carottes. Alors tu accroches une carotte au bout d'un baton devant ses yeux. Une mule sans carotte s' épuise. Une mule avec carotte met longtemps à se fatiguer."
Stephen King, Marche ou crève
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