A lire en écoutant : Summertime, The Head and the Heart
Nous nous sommes levés aussi moites qu'une bouteille d'huile renversée oubliée depuis cinq ans dans un placard. La nuit avait commencé dans un fast food miteux, s'était poursuivie dans un garage louche pour cause de clou dans un pneu avant d'échouer sur une aire d'autoroute bondée de camions.
L'enfer. Le bruit du moteur des camions, tous en action pour balancer de la clim aux chauffeurs, conjugué à une chaleur écrasante même en pleine nuit, ont fait de ces dernières heures en Arizona un enfer. La Californie, ça se mérite.
Pour atteindre cet eldorado, notre première mission fut de traverser des canyons. C'est à Kanab, mignonne petite bourgade de l'Utah, totalement Far West, que nous avions garé le van quelques jours plus tôt. Notre objectif : triompher à une loterie quotidienne pour faire partie des 10 chanceux autorisés à visiter un site exceptionnel appelé The Wave. Notre résultat : raté. Six fois.
Chaque matin, nous avons rangé notre frustration au fond du camion pour parcourir la région. Avec deux des parcs qui resteront dans les highlights du voyage. Si un jour vous songez à quitter la planète, allez faire une balade en plein coeur de Bryce canyon, vous serez servis.
Encore plus génial, pour un grand enfant comme moi, Zion National Park. C'est un peu un mélange entre deux de mes parcs préférés d'Australie, le Mutawintji et le Karijini. Du rouge, du vert, du orange en pleine montagne, et des gorges hallucinantes dans lesquelles on peut se perdre, en arpentant le site à même la rivière. Un paysage sauvage et préservé où l'on est même parvenu à se débarrasser de la cohue de touristes. Franchement, tout cela donnait envie de se mettre à courir tout nu. Peut-être même qu'on l'a fait, mais je ne vous le dirai pas.
Restait à affronter le Grand Canyon, en Arizona. Qui est beaucoup trop Grand, justement. Après s'être tapé une descente de plusieurs heures sous un soleil assez véhément, pour un total d'environ 1000 mètres de dénivelé, nous n'avons même pas vu le Colorado. Il aurait fallu s'envoyer encore quelques heures de marche, mais on avait un coucher de soleil à admirer depuis le haut du Canyon. Juste un mot pour cela : majestueux (et je pèse mon mot).
Avant notre nuit de cauchemar, l'Arizona nous avait réservé un petit cadeau pour notre départ. Beaucoup moins connu que les autres précédemment cités, le Saguaro National Park, près de Tucson, est une petite merveille. Bon, n'essayez pas de vous arrêter faire une rando dans le coin. Si vous ne finissez pas en toast, c'est un serpent ou un scorpion qui se chargera de vous. Mais impossible de rater la route qui traverse ce paysage bordé de cactus, comme dirait Francis. Fabuleuse (heureusement que c'est la fin du billet, je n'ai plus de superlatif en stock). Je vous laisse en juger sur la photo. Rendez-vous en Californie !
Le vent souffle en Arizona
Un état d'Amérique dans lequel Harry zona
Cow-boy dingue du bang bang du flingue
De l'arme, du cheval et de quoi faire la bringue...